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Aimé Destéract

   chapitre 5 La détention

 

 

 

     Après les combats, les 14 000 prisonniers sont entassés dans les prisons puis dans les souterrains des bâtiments officiels : Hôtel de Ville, Tuileries, Ecole Militaire, casernes ... dans des conditions atroces (doc 1). Lire L'éducation sentimentale, Flaubert.
Il faut faire vite, une commission militaire présidée par le colonel Bertrand, s'établit dans la salle des archives du Palais de Justice. Pour les accusés il n'y a que 3 cas possibles : relâcher, transporter ou passer en conseil de guerre (doc 2).
Suite à  l'arrestation d'Aimé dans la matinée du lundi 26 juin 1848, sa famille va se livrer à un angoissant jeu de piste pour retrouver sa trace.


Aux archives militaires de Vincennes j'ai retrouvé une démarche de Joséphine à l'école militaire (doc 3). Elle est datée du vendredi 30 juin et quelqu'un l'a écrite pour elle.
Sans doute le même jour son frère ainé, Pierre Adolphe, vétérinaire installé à Montrouge (doc 4) demande à la commission militaire de voir Aimé. Plus tard, le 17 août, son frère Henri, ancien militaire installé en Algérie (doc 5-6-7-8-9), écrit au général Cavaignac pour se substituer à Aimé au cas ou il serait condamné. On apprend qu'Aimé serait à Bicêtre et qu'Henri Dastarac donne pour adresse, boulanger quai Sainte Croix à Bordeaux (?). J'ai du agrandir et découper le document en 5 parties pour le rendre plus lisible.
Finalement le 27 août, la commission renvoie Aimé en conseil de guerre (doc. 10)
Durant et après son procès, qui aura lieu du 12 au 19 février 1849, Aimé va séjourner à Sainte Pélagie puis à la prison de la Roquette du 15/11/49 au 20/05/50. C'est là qu'il enverra un émouvant poème d'amour à sa femme, Hyacinthe pour les intimes, lui rappelant leur anniversaire de mariage en décembre 1836.
 (doc 10a - 10b - 10c). Documents trouvés et rajoutés en 2016.
On a vu qu'il est condamné à 3 ans de détention à partir du verdict du 19 février 1849, donc les 7 mois et 23 jours à attendre le jugement compte pour du beurre !

La justice militaire d'exception ayant été rendu les condamnés vont passer du ministère de la guerre (général d'Haupoul) au ministère de la justice (Eugène Rouher).
Dans la série qui est Destéract ? Qu'a-t-il fait ? Et où est-il ? J'ai retrouvé aux archives de Vincennes quelques échanges de courrier.
(doc.11) Le 19 février 1850, demande de renseignements du ministère de la justice au ministère de la guerre. Opportunité d'une mesure d'indulgence suite à un précédent recours en grâce du 22 mars 1849 ? (Joséphine)
(doc.12) 3 mars 1850 recherche interne aux ministère de la guerre
(doc.13) 11 mars 1850 la 1er division militaire fournit les renseignements au bureau de la justice.
(doc.14-15) 21 mars 1850 le ministère de la guerre donne son opinion sur Destéract "homme fort dangereux pour l'exaltation de ses opinions". Joséphine Destéract a fait une demande de recours en grâce. Aimé est encore détenu à la Roquette.

 

Clairvaux

 

 

    Enfin nous retrouvons Aimé Destéract.
Le 22 mai 1850, Aimé arrive à la maison Centrale de Clairvaux, Aube (doc. 16).
Parmi ces 11 détenus, il y a l'élève pharmacien Duvillard qu'Aimé retrouvera plus tard à Belle-île-en-Mer mais le plus connu est Georges Duchêne (doc.17).
Il est intéressant de voir la liste des délits (doc. 18).
Le 6 juillet 1850, Joséphine va avoir le droit de voir son mari pendant 15 jours. Qu'est devenu le commerce d'Aimé  pendant son absence ? (doc. 19).
Une revendication pas très claire de 4 détenus (doc.20).
Le 25 septembre 1850,le directeur de la prison prévient le préfet de l'Aube du départ en fourgon de 11 détenus (doc. 21-22). Clairvaux - Troyes - Paris - Belle-Ile-en-Mer.
Les transports en fourgon cellulaire étaient très pénibles, 12 cabines individuelles, 6 de chaque côté d'un couloir central, la douzième pour le gendarme de service, les détenus ont les pieds enchainés, plusieurs cas de phlébite à la fin du transport.

 

Suite, Aimé à Belle-Ile-en -mer